Toodè N°
259
«Parole
et lumière : Noël en vue !
»
Thierry Mollard
Voir le Toodè
258 Octobre
Année
2022
Novembre
Forum pour
réagir à Toodè
Les Dossiers
de Toodè
Archivages des
Toodè parus
Voir aussi le Toodè du
15 juillet 2012
|
A l'arche
de Noé : il était aussi facile d'y entrer que de rester dehors, mais ils
ne voulurent pas entrer (Gn 7,7 ;1 P 3,20) (F de Sales Sermon du 13
mars 1618) (...) Pourtant la joye fut sans doute bien grande en l'arche
de Noë, quand la colombe, peu auparavant sortie comme pour espier l'estat
auquel estoit le monde, revint en fin portant en son bec le rameau
d'olive, signal bien asseuré de la cessation des eaux ( Gn 8,10), et que
Dieu avoit redonné au monde le bonheur de sa paix. (F de S. sermon du 12
avril 1594)
Il y a
longtemps un homme prévoyant, -avait-il une vision prémonitoire ? –
construisit un refuge capable de résister aussi bien au dessèchement,
qu’à la submersion. Tout cela nous le résume aujourd’hui en une
expression : « dérèglement climatique. » Il s’agit que le vivant
demeure et que l’homme tienne encore debout !
Car il y a
longtemps les hommes se tenaient debout, courant à un repas de fête,
sirotant une boisson glacée les pieds dans l’eau, se mariant, extrayant
à renfort d’industrie l’or de la terre. Bref ce n’est pas que tout
allait à perfection, mais tout allait insouciamment comme si le
balancier de l’horloge ne devait jamais s’arrêter !
C’est
pourtant ce qu’il arriva ! L’horloge de la maison commune s’affola, et
les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à la tourmente et la tornade
qui les engloutirent tous !
Si les
scientifiques nous font douter sur la vraisemblance de ce déluge
universel ! L’homme du 21ème siècle peut juger, quant à lui,
de la vraisemblance d’un tel déluge ! En fait il y a deux manières de
lire cet évènement.
La
première, est activée par l’angoisse, ou par une défiance à la peur.
Elle insiste sur la destruction, le néant ! « Après moi le déluge ! » La
question récurrente : « qu’allons-nous laisser à nos enfants » est
obsolète, la réponse est acquise : « Rien ! » Les nihilistes,
climato-sceptiques, adeptes de la loi naturelle, excuse l’homme, et ne
le tiennent pas responsable des dégâts prédits, le soleil en serait le
principal acteur !
La
seconde lecture envisage la tourmente et la tornade dévastatrice comme
une chance ! C’est l’effet Noé. Non pas une fin inéluctable mais le
rappel de la promesse de plénitude de vie ! L’arche assure une réserve
de nourriture et des espèces vivantes (19-22) On y rentre pour préserver
la vie. On en sort pour vivre avec la multiplication de la nourriture et
de la vie (9 :1-7)
|
Et si en
définitive ces deux manières d’envisager l’avenir de la planète, comme
événement, digne d’attention, fusse-t-il tragique, ou comme avènement comme
début, espérance, fussent-il enfantement dans la douleur, convergeaient
vers un élément commun, qu’on oublie trop vite ? Il est pourtant inscrit
en toutes lettres dans les tout premiers mots de la bible : ‘le
tohubohu’ : « Et la terre était un tohu-bohu » Gen 1, 2. Le tohu-bohu
c’est le néant, le désert, la solitude » du tohu et c’est le « vide » du
bohu.
Voilà
l’état de la terre avant le commencement, quand Dieu créa les cieux et
la terre. (verset 1)
Mais
-disent les sceptiques- « Dieu qui est-ce ? » Mais disent d’autres,
« Dieu a fait, c’est définitif il ne refera pas ! » Certes la sauvegarde
de la planète ne peut fonctionner comme l’informaticien qui pratique un
‘reset’, une restauration ! S’il vous plaît : le verset suivant !
Dieu dit :
« Que la lumière soit ! Et la lumière fut. »
Le voilà le troisième verset : là, la parole est active, la lumière va
de-ci de-là, même si elle vient à manquer, occultée par bien des délires
et dérives. Même si les paroles doivent explorer un chemin dans les
contradictions et mutismes.
La parole
et la lumière sont les deux premiers instruments qui font passer d’un
monde désordonné et anarchique à un monde limpide et organisé ! Et nous
avons la parole, et nous sommes éclairés, ou plutôt nous sommes
lumières !
Comment
vivons-nous dans notre monde, sur notre terre ?
A quand
l’avènement de la maison commune, à quand l’évènement de son
inauguration ?
Son
inauguration c’est déjà quelque chose, mais surtout à quand son
accomplissement !
Cessons la
récréation (toute relative) pour envisager la recréation (toute
fragmentaire !) P. Thierry Mollard osfs
|