Ici , tous les 15 du mois: la chronique "toodè" ...
une autre manière de dire Aujourd'hui et de lire
ou relire les événements avec les verres teintés de François de Sales ...

Toodè N° 265
 

"C'est l'été , ne crois-tu pas ?"

Thierry Mollard osfs
 

Année 2023

Juillet  


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Voir aussi le Toodè du  15 juillet 2012

 

 

Avec l’été qui est là, on  s’intéresse à la météo qui comme chacun sait n’est pas une science exacte et qui amplifie les phénomènes possibles pour se couvrir de tout risques ! Ce qui nous fait dire : «  Je crois qu'il va faire beau demain. » Autrement dit, probablement, il fera beau demain ! Loin d’être une certitude !

Quand je dis « je crois » je ne dis plus rien ou rien de plus. J’ai tout dit. Je tiens pour vrai et je suis certain. Quand au baptême du petit, papa et maman ont dit « Je crois ! » tout est dit : place au geste d’eau du baptême, place à la vie !

Ce sont des mots qui répondent à la question : crois-tu ? On en a fait une profession de foi, une fête de la foi pendant longtemps érigée en rite initiatique !

Les formules ne manquent pas, de la simple profession de foi de Pierre, aux actes des apôtres, au credo de Nicée-Constantinople.

A chaque pas de la vie chrétienne nous n’échappons pas au feu de cette question, que nous nous posons ou que l’on nous pose : crois-tu ?

Et fait quand je dis « je crois » je dis bien plus ... que rien, en envisageant juste les choses comme possible : voilà débridée la voix du doute, tout devient débat. 

C’est super, ne crois-tu pas, on va pouvoir entrer dans un débat animé tout en partageant le pastis.  

 Dans la vie de l’Eglise, la foi, qui me fait dire « Je crois » n’est que le prélude à bien des progressions qui impliquent l’espérance et la charité !

Cette question manifeste rapidement hésitations et doutes : si je croyais vraiment en Dieu... Peut-être que j’ai l’impression de croire alors qu’au fond ce ne sont que des formules convenues qui me jettent dans le fidéisme et non la foi.  

Si je croyais vraiment en Dieu, je ne serais pas toujours rempli de soucis. Et ce malgré que Dieu m'ait toujours aidé à surpasser toutes les épreuves. Dans la prolongation des béatitudes, nos yeux sont invités à contempler le lys des champs et les oiseaux du ciel ... Ne valez vous pas bien plus ? Hommes de peu de foi : et toc ! Soi dit au passage il est urgent de croire en vous même !

La question de la foi, nous l’envisageons la plus part du temps sous le même angle : la confiance que  j’accorde à Dieu, pour la plus part du temps aussi, mesurer le manque, le défaut, l’embarras de mal croire !  
Alors oui, à force de répéter avec suffisance « Je crois en Dieu » je ne reçois plus ce Dieu qui, Lui, persiste à croire en moi ! La fête et la joie liées à la foi, devraient surement d’abord s’inscrire dans la contemplation d’un Dieu qui a foi en l’homme, foi en moi d’une manière définitive et radicale malgré tout ce qui est en moi, d’inaccompli, de dissipé, d’altéré. Un Dieu qui croit en moi sans condition, sans rétribution . 

« Lui, le Ressuscité, se tient en toi, et en avant de toi sur le chemin. Le laisseras-tu déposer au creux de toi-même la fraîcheur d’une source ? Ou bien rougirais-tu de confusion au point de dire : je ne suis pas digne d’être aimé par Lui ? « Frère Roger de Taizé (1915-2005)

François de Sales magnifie le Dieu du cœur humain, qui loge en l’homme, inconditionnellement en son cœur. Un  Dieu qui ne tire pas sur la corde pour être obéi. «Nous ne sommes pas tirés à Dieu par des liens de fer, comme les taureaux et les buffles, ains par manière d’allèchements, d’attraits délicieux et de saintes inspirations ...  (TAD II 12). »

« Jésus le Christ, Lumière intérieure, donne-moi d’accueillir Ta présence, que je connaisse la joie. Je T’aime, peut-être pas comme je le voudrais, mais je T’aime. Amen. » Frère Roger de Taizé (1915-2005)

Alors ne crois-tu pas que Dieu croit en toi ?