Toodè N°
240
" Tous acteurs d'une révolution
fraternelle "

Pierre Gizart
15
janvier 2021

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le
18/01/2021 |
Il y a presque
un an dans le « Toodé », j’écrivais :
« Il nous est demandé de se mettre en « Quarantaine » ; profitons-en
pour faire un break, un vrai carême ! Cette quarantaine est une
expérience en profondeur, d’autant plus aujourd’hui où nos vies sont
plus remplies que jamais. Nous ne connaissons plus de moments de
latence ou de jachère intérieure qui permettent de se recentrer sur
ce qui est important. Toute forme de rupture imprévue peut devenir
temps de fécondité spirituelle retrouvée ou renouvelée et de
solidarité ravivée.
Après le carême vient Pâques, la fête du Vivant ; Quand
fêterons-nous la fête des vivants à Pâques ou à la Trinité ? »
En relisant, je m’aperçois que je n’ai pas précisé l’année !!!
Nous sommes toujours en attente, avec l’incertitude de fêter Pâques
prochain en « présentiel », (des mots peu usuels deviennent
familier.)
Et pour la Trinité nous serons certainement toujours infantilisés et
non vaccinés !!!
Cette crise nous a contraint à repenser nos comportements et
actions.
Avec les bénévoles du Secours Catholique de Vienne, j’ai constaté
que la plupart de nos activités étaient conviviales, alors nous
cherchons comment, malgré cette crise, rester en contact avec les
personnes démunies souffrants de solitude, et ayant besoin de
contacts humains. Alors comment rendre cette période latence
créatrice ?
Dans nos réflexions nous souhaitons créer « un Jardin Partagé ».
Et adapter certaines activités au « distanciel », et pour cela nous
avons besoin de bénévoles, familiarisés aux techniques d’animation
nouvelles et notre regard se tourne vers les jeunes.
Depuis début décembre en partenariat avec la paroisse nous proposons
tous les mardis une soupe partagée place St Paul près de la
cathédrale St Maurice.
Le Secours Catholique s’est engagé à vouloir une «révolution
fraternelle » avec le slogan : « Tous Acteurs» et cette activité de
partage nous montre que c’est possible.Il est à souligner que le
partage se fait avec des maraîchers locaux qui nous fournissent
gratuitement des légumes.
Partage entre les personnes qui préparent la soupe (épluchage des
légumes, cuisson …) dans la cuisine de la cure.
|
Partage de l’équipe qui installe le barnum,
les tables … et assure la distribution dans les règles imposées par
le contexte sanitaire et d’hygiène. Et assure aussi le rangement et
le nettoyage de la vaisselle en fin de distribution.
Partage et dialogue entre et avec les convives. (Une trentaine de
personnes environ à ce jour).
Partage aussi avec les personnes qui sortent de la messe du soir.
Il est constaté que peu de SDF se déplacent même s’ils sont bien
invités, cependant nous rencontrons des personnes qui ont besoin de
chaleur humaine et viennent rompre leur isolement en venant partager
la soupe. Plusieurs personnes participantes aux activités du «
Sappel » se sont investies et sont motrices de cette action.
Plusieurs fois la question : « combien de SDF servez-vous ? » m’a
été posée.
La référence dans une activité partagée et fraternelle ne doit pas
être le nombre de personnes qui reçoivent. Mais la joie de celles
qui partagent. Nous avons trop l’habitude de vouloir tout
quantifier, mais comment compter des valeurs comme : la générosité,
la sympathie, la solidarité, la satisfaction…
Quand les valeurs morales seront cotées en bourse, tout ira mieux !
et la « révolution fraternelle » sera une réussite.
Le mois dernier, Stéphane écrivait :
Alors qu’un ‘confinement’ très limité vient de nous être imposé,
n’est-ce pas l’occasion d’introduire dans nos vies un petit quelque
chose, qui peut devenir grand, comme par exemple un changement dans
notre regard, lié à une recherche de meilleure efficience de nos
comportements, personnels, sociétaux, politiques, mondiaux, une
recherche de sens dans nos choix, une nouvelle façon d’envisager nos
relations interpersonnelles… ?
En effet cette série de confinements/déconfinements/ reconfinement
nous invitent à réfléchir sur nos comportements.
« Nous ne pouvons plus faire des plans d’avenir, car nous constatons
que si dans quinze jours, les procédures qui n’ont pas fonctionné
jusque-là, continuent de ne pas marcher, alors ce sera
éventuellement le retour aux méthodes précédentes qui n’avaient pas
vraiment fonctionné non plus ! »
Que cette période ne nous enlève pas l’humour ! Et que la peur de
mourir ne nous empêche pas de vivre.
Chaque période de crise va entrainer des changements ! Le monde
s’interroge sur ses comportements et une modification des
agissements va se faire : évolution ou révolution ?
Pouvons-nous rêver de la fin de crise ? Et en sortir tous « Majeur
et vacciné ! »
Il nous faut maintenir l’avenir ouvert ! (Cela ferait une bonne
définition à « l’Espérance »)
Saluons chaque jour nouveau avec joie et espérance, car c'est un
présent de la Bonté de Dieu. Saint François de Sales.) |