Toodè
N° 78
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15 février 2007
Marie Hélène et Nicolas J
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Ça va
péter !
Voila bien
une expression entendue vendredi dernier lors d’une soirée sur la politique. La
gouvernance du pays ne serait pas là où on l’attend, le pouvoir de la rue prenant
régulièrement le dessus des décisions prisent par les autorités. A relire les
temps passés, combien de fois en effet, des parties de la population mécontente
des orientations proposées ou votées, ont occupé l’espace public, exprimant
bruyamment et même parfois violemment, leur désaccord et leur réprobation. Aménagements,
modifications, voir même parfois retrait des mesures annoncées, le résultat
partiel ou total vient contenter les contestataires ? Comment alors mener
une politique audacieuse si à la moindre action un peu engagée on risque les
foudres de ces concitoyens et dans l’obligation de faire machine arrière au
risque de perdre son siège ?
Voila bien
des propos réactionnaires me diront certains. Et je le conçois. Car il est
indéniable que notre conscience, par moment, nous entraîne à l’objection et
qu’il est de notre devoir d’homme et de citoyen d’exprimer notre désaccord.
Mais voila, il arrive trop souvent que nous nous laissions entraîner dans des
considérations d’individualisme partisan, et que par là, l’essentiel nous
échappe. L’action politique doit nous ramener à l’homme, à la fois dans ce
qu’il a de plus précieux, son unicité, dans ce qu’il est d’inaltérable et à la
fois dans sa dimension collective, celle du vivre ensemble. L’homme politique
est donc celui qui va initier, insuffler et proposer les ajustements qui vont
permettre dans un respect de la personne de développer et parfaire la vie en
société. Il ne s’agit pas de contenter
« Pierre » au détriment de « Paul » mais de bâtir demain en
œuvrant aujourd’hui pour le bien commun. Une communauté de destin, notion que
nous ne percevons pas, trop attaché à nos habitudes et nos petits avantages et
pourtant nous sommes liés. Non pas enchaînés, hormis les servitudes que l’on se
met soi même, mais bien lié, c'est-à-dire relié les uns aux autres, les uns
avec les autres. Nous devons nous extraire de la pression de nos regards
superficiels qui pousse nos élus à légiférer sans réfléchir. Nous devons être attentifs à ne pas développer
nos règles de vie sur la théorisation de ce que certains pourraient considérer
comme bon. Il nous faut bien plus,
partir de nos pratiques, de l’expérience, pour de là, établir les règles qui
vont nous permettre de poursuivre la construction de la maison commune qu’est
le vivre ensemble en société. Je croix que pour cela il nous faut accepter de
laisser le temps faire son œuvre. Car c’est avec le temps que dans l’échange et
la confrontation des idées et des expériences nous parviendrons, en dépassant
les passions, à traiter les difficultés auxquelles nous avons à faire face. Oui
des défis sont devant nous et nous devons les relever. Mais pour cela nous
devons accepter de les aborder paisiblement, dans une conscience collective
partagée. Alors seulement nous éviterons cette envie régulière de tout faire
péter.