Toodè N° 38
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15 octobre 2003
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« Liesse, détresse et indélicatesse … »
Pont-Evêque le 11
octobre, 22h30, salle des fêtes
Dans
une réelle ambiance de convivialité, différentes associations regroupées sur la
bannière du "collectif paix" font la fête aux sons des musiques
et au goût des saveurs du monde.
Tout le monde est
heureux de voir comment il est possible de vivre ensemble, musulmans,
chrétiens, arméniens, turcs, et plein d'autres.
Chacun découvre ce
que l'autre apporte et par ce moyen contribue à se comprendre.
L'objectif du
collectif est atteint par la preuve que la paix est donc possible entre les
communautés à la base, pourquoi n'est-elle pas possible au niveau politique ?
22h31, des
amis proches désirent partir, "bonsoir, à bientôt et merci"
Mais quelque chose
d'étrange se passe à l'extérieur de la salle des fêtes; on ne sait pas bien
quoi, le spectacle intérieur continue.
En fait le
quotidien et la réalité de la vie de tous les jours reprend le dessus sur les
louables intentions du collectif: agressions, insultes, intimidations,
tentative de vol de la voiture, etc. ... appel police, arrestation, déposition
commissariat.
Bien sûr quand des
évènements comme ceux-ci touchent des proches la sensibilité est
plus exacerbée et la tentation est grande d'aller foutre en l'air tous ces
beaux principes de tolérance, d'écoute et de compréhension. Qu'est ce que ça me
rapporte ? Des insultes, puisque c'est comme ça la prochaine fois je ne
viendrai pas.
La détresse des
communautés assistant à ce triste spectacle est réelle. "ils sont la honte
de l'Algérie" clame un père de famille de la 1ère génération d'immigrés.
Le malaise
ressenti par certains est sincère, mais curieusement pour d'autres la
protection communautaire à l'air de prendre le dessus quand les flics
embarquent ceux qui se sont fait prendre.
Cette réaction est
difficile à comprendre : faute a été commise, pourquoi ne pas l'accepter ?
pourquoi toujours se réfugier derrière cette protection communautaire à
l'exemple de ce qui se passe en Corse et les aides apportées aux assassins.
Les flics ont été
exemplaires prenant garde à ne pas perturber le reste de la soirée,
ciblant leurs gestes sur les seules personnes impliquées, bravo Sarkosy (et oui il faut aussi accepter les faits positifs
quand ils sont là), c'est grâce à eux que la soirée a pu se terminer dans des
conditions normales.
Meyzieu, un samedi
soir
Soirée RAP et
démonstration de HIP HOP : certains sont là pour foutre le bazar, et comme
le public n'est pas très nombreux pour réagir, « ça rate
pas ! ». La soirée tourne court : tags, dégradations… la
municipalité se demande si elle va recommencer ce genre de soirée. A la
question pourquoi y avait-t-il aussi peu de monde pour assister à cette
démonstration, la réponse tombe : « peur que ça tourne mal » .
La boucle est bouclée; moins d'échange,
marginalisation, etc. ...
Prenons garde à
ces ultra protections communautaires qui ne veulent pas accepter les faits. A
force de ne pas les voir, le mois d'Avril 2002 pourrait cette
fois-ci, être en Mai et au deuxième tour.