Toodè N° 4
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15 décembre 2000
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En cette période Noël, où nous allons fêter
la naissance d'un enfant né, il y a deux milles ans, comment ne pas se sentir
interpellé par les différents débats médiatiques, ayant pour enjeux des
enfants, qui ont été à l'ordre du jour ces derniers temps ? Deux faits ont
retenu mon attention : l'allongement de la durée légale de l'IVG et le procès
intenté par des parents ayant un enfant gravement handicapé suite à une rubéole
non détectée chez la mère. Mon propos n'est pas de débattre du droit ou non à
l'avortement et encore moins de sa durée légale, mais plutôt de réfléchir à la
toute puissance reconnue à la science par notre société actuelle et surtout à
l'utilisation de cette science. Cette erreur de détection d'une rubéole nous
montre bien que cette dernière est loin d'être infaillible, mais cependant que
de progrès accomplis depuis 1/2 siècle. Pourtant, comme toute découverte
scientifique, ces progrès ont deux faces : ils peuvent aller dans le sens de la
vie, mais ils peuvent aussi aller également dans le sens de la mort. Quel
magnifique progrès que celui du diagnostic prénatal qui va permettre de
détecter in-utéro les problèmes du foetus et
de tout mettre en oeuvre pour les réparer. Oui, la
science marche bien dans le sens de la vie. Mais quel dilemme, lorsque ce même
diagnostic permet de détecter un foetus présentant
des handicaps. Que faire : l'accueillir tel qu'il est ou bien le refuser ?
Quelque soit la décision des parents, elle demande toujours beaucoup de courage
et mérite le respect. Par contre, comment accepter que des parents demandent
une indemnisation pour préjudice parce que leur enfant est né atteint d'un
handicap suite à une erreur de diagnostic ? Comment peut-on considérer la vie,
toute vie, qu'elle soit "normale" ou atteinte d'un handicap, comme un
préjudice ? Quelle place donnons-nous à la science ? Celle d'une puissance
absolue qui dirige nos vies, nous dicte nos choix et nous met à l'abri de tout
"préjudice" ? Ou bien, celle d'un instrument fabuleux au service de
la vie, au service de l'homme, qui va permettre de soigner, de guérir mais qui
a aussi ses imperfections ?
Et si Jésus était né en 2000 avec un handicap,
aurait-il été accueilli, aimé, écouté comme une personne à part entière, unique
et créée à l'image de Dieu ?
Joyeux Noël à tous.