Toodè N° 41
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15 janvier 2004
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Le député-maire de Vénissieux, André Gérin
(PCF) a demandé jeudi la fermeture des lieux de prière musulmans « en bas
des immeubles et dans les caves de l’agglomération lyonnaise » et s’est
prononcé pour « la construction de mosquées dans le respect des règles de
la république »
« Je demande aux autorités de l’Etat de mettre en
place un plan de fermeture des lieux de prière musulmans en bas des immeubles
et dans les caves » car ils favorisent « l’obscurantisme », a
déclaré le maire lors d’une conférence de presse. Il a appelé
simultanément » à la construction de mosquées dans le respect des règles
de la république ».
L’élu communiste
intervenait après l’interpellation, mardi, de sept habitants de Vénissieux,
dans le cadre de l’enquête sur la filière dite « tchétchène ».
Encore un événement qui pose la question de la place de l’islam en France.
Ne plus vouloir d’un islam des « catacombes », est-ce reconnaître la place des musulmans en France ?
Construire des mosquées : qui va financer ? La population française va-t-elle les accepter ?
Les municipalités possédant
et entretenant la plupart des églises, et face à la baisse de la pratique, ne
vont-elles pas un jour demander aux catholiques de partager ? Et
verra-t-on des églises transformées en mosquées comme l’a été Ste Sophie de
Constantinople ?
Et nous chrétiens serions-nous prêts à partager ?
Ou alors si l’on touche à nos acquis, ressortir les lances de la croisade ?
Tout ceci est un débat qui vient avec celui du voile islamique et révèle qu’une autre religion en France se rend visible et cherche sa place.
Depuis un siècle, nous vivons dans la séparation de l’Eglise et de l’état et nous avons appris à vivre notre religion en privé ; une vie religieuse tellement privée que beaucoup ont délaissé la pratique communautaire et se sont privés de religion.
La religion catholique a formé, forgé et animé la vie et la culture des français. Mais aujourd’hui, le foi en Jésus-Christ est-elle encore vivante ?
Que va-t-on faire de ces débats ? Nous allons devoir prendre parti. Allons-nous laisser à certains l’occasion de défendre « la France chrétienne », « fille aînée de l’Eglise » comme on défend une forteresse, bastions par bastions, en faisant des sorties meurtrières pour « l’ennemi ».
Ou allons-nous nous saisir de la chance qui nous est permise de revenir à l’essentiel, rechercher et fortifier la foi qui nous nourrit depuis 2000 ans, rechercher à vivre en « chrétiens authentiques » sans hypocrisie, faire revivre nos communautés par la fraternité de nous reconnaître d’un même Père et combattre la société individualiste, source d’exclusion que nous vivons de plus en plus tous les jours. Etre auprès des exclus, des pauvres, des prisonniers, des malades et se battre avec eux, n’est-ce pas la volonté de Jésus-Christ ? C’est seulement comme cela que nous serons missionnaires et créerons un climat apaisant .
« La paix soit avec vous » : c’est le vœu que nous a fait Jésus et c’est le vœu que nous pouvons nous souhaiter en cette période d’échange de vœux. Mais pas seulement nous faire des « vœux pieux » mais être actifs pour que cette paix s’étende à travers le monde.
Pierre Gizart