Toodè N° 47

◊◊◊◊◊◊◊◊◊

15 juillet 2004

◊◊◊◊◊◊◊◊◊

 

« Parade »

Aujourd'hui 14 juillet 2004, c'est la grande parade militaire à Paris sur
les Champs Elysées.
Cette année, des cavaliers britanniques sont venus se joindre aux habituels
pompiers, police, élèves officiers, légion étrangère, etc....
Il faut reconnaître que ce spectacle bien réglé et bien répété donne une
sensation de sérénité et dégage une certaine beauté.
Comment une telle idée de beauté peut-elle germer alors que, il n'y a pas si
longtemps, notre antimilitarisme primaire nous faisait imaginer un nombre
incalculable de supercheries afin de se faire exempter ou au pire, partir en
coopération ou alors en contingent scientifique. Jamais il nous aurait été
supportable de passer un an dans une caserne au milieu de militaires. C'est
déjà un grand pas de ne plus imposer cette année de conscription aux jeunes
et de leur laisser le choix.
Alors qu'est ce qui a changé au point de trouver "beau" un défilé du 14
juillet. Est ce l'âge gommant petit à petit nos idées tranchées et nos
révoltes? Est-ce la maturité et le discernement que l'on acquiert avec
l'expérience ?
Est-ce l'environnement extérieur qui a changé ?
C'est certainement un peu tout ça à la fois.
Maintenant, il ne s'agit plus de remettre en cause l'existence même de
l'armée mais de définir le rôle que l'on veut lui donner. Veut-on une armée
capable de se mobiliser afin de justifier le droit d'ingérence dans le cas
de conflit comme la Bosnie ou alors veut on une armée de "maintien de la
paix  « type KFOR »  (Écrire "armée " et "paix" côte à côte reste toujours difficile à faire : ouf, tout ne s'est pas envolé).

Après les cérémonies de commémoration du 60ème anniversaire du débarquement,
les langues commencent tout juste à se délier et on découvre petit à petit
les ratés, les intentions belliqueuses de mettre la France sous tutelle
américaine, le combat du Gal. de Gaule, seul face aux anglais et américains. 60
ans plus tard on découvre que le droit d'ingérence n'était peut être pas la
seule justification de la libération.

Pourtant au Soudan, des milices sont actuellement en pleine exaction et que
faut-il faire ? Envoyer l'armée ? Mais alors laquelle : celle du droit d'ingérence ou celle du maintien de la paix ?
On a déjà connu la Somalie.

Si on accepte l'idée de la nécessité d'une armée, il faut donc lui donner
des moyens... Mais alors lesquels ? Au détriment de l'éducation ou de la santé, ou de la culture ?

 

Chantal & Philippe C.