Toodè N° 44
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15 avril 2004
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« Regard de
l’extérieur ou engagement. »
Je suis arrivé, il y a seulement 5 mois, à Brazzaville mais me voilà déjà profondément trituré dans mon fort intérieur par ce que je vois et ce que je vis.
La situation d’un état traversé par la guerre: la pauvreté
des gens, les enfants des rues, mendiants et affamés, le désespoir de certains
quant à l’avenir de leur pays et de leur propre vie, les tensions persistantes
entre les tribus.
Tout ceci me donne l’envie de me caparaçonner devant toutes choses qui
m’entourent. La sécurité de vie et de l’emploi d’un expatrié, l’assurance d’une
bonne paye, le niveau de vie et les largesses des « amis » que l’on
se fait.
Voilà ce qui pourrait être ma vie, mais quel avenir me donnerais-je ?
Ai-je le droit d’être dans un pays qui m’accueille et pour lequel je travaille sans apporter ma pierre à la reconstruction de cet édifice ?
Ai-je le droit de vivre en marginalité de la population, de me retirer du monde qui m’entoure et de tout ce qui s’y produit ?
Non, je ne le pense pas ! Comme le disais si bien
Bernard dans le Toodé de Septembre 2003, « je suis un nanti » et je
dirais même plus…
Ai-je le droit de tout abandonner pour aider mes frères ici et là ou plutôt
dois-je profiter de ma situation pour développer, partager et passer à
l’action. Je pense que c’est là que la question se pose aussi.
L’équité du monde à venir est provoquée, pour que plus tard, nos enfants et petits-enfants ne soient pas contraints à apprendre à survivre au lieu de vivre en équilibre avec le reste du monde.
Ce monde où beaucoup de gens se défendent pour retrouver leur terre, se battent pour donner un équilibre au commerce Nord - Sud et Est – Ouest, où une population réagit et donne du répondant au débat des grands décideurs du monde que sont nos chefs d’états et les supers puissances financières des multinationales qui ne sont intéressés que par le profit et l’appât du gain.
Et moi dans tout ça !
Qu’est ce que je décide : regard de l’extérieur ou engagement !
Engagement !
J’ai le devoir de me réveiller, de sortir de mon trou et d’aller dehors, sur le parvis et sur le pavé, aussi pour donner la main à ce développement que je veux durable. Je veux être acteur et facteur de développement dans ma société et aller de l’avant.
Si chacun de nous prend un peu de son temps pour favoriser ce développement, aide à trouver cet équilibre et permet à d’autre de retrouver une dignité humaine alors peut être que nos enfants et les générations à venir trouveront un monde un peu moins en lambeau que maintenant.
Jérôme – Brazzaville 9 / 02 / 04