Toodè N° 30
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15 février  2003

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La journée était magnifique : un ciel bleu sans nuage, un soleil éblouissant et la splendeur  des sommets de la Maurienne sous la neige. Un de ces moments privilégiés où résonne au fond de moi cette certitude : « mon Dieu, qu’elle est belle et grande ta création ! » .Pourtant, comme les disciples sur la montagne, il fallut redescendre et alors l’un des occupants de la voiture dit : » et au fait, si on écoutait les infos pour savoir où en est la situation entre l’Irak et les U.S.A. ? » : nous sommes le 14 février 2003, bienvenue dans le monde des hommes…

 

Cela fait maintenant plusieurs semaines que l’actualité mondiale est rythmée par les évènements américano-iraquiens et que les découvertes ou non-découvertes des observateurs de l’O.N.U. nous font osciller entre la paix et la guerre. Cette journée du 14 février, qui devait être décisive dans le processus, n’a pas permis aux américains d’avoir une raison non contestable de déclarer cette guerre que leur gouvernement souhaite pardessus tout et elle n’a pas permis non plus de laver l’Irak de toute accusation. La recommandation de poursuivre l’enquête menée par les observateurs de l’O.N.U. , préconisée par les français et soutenue par d’autres grands pays, paraît être la voie de la sagesse et de la justice. Quand s’affrontent face à face, un président américain qui fait passer les intérêts économiques de son pays au premier plan sous couvert de protéger le monde d’une menace irakienne et un président iraquien dont tout le monde sait qu’il est un dictateur sanglant, on a du mal à imaginer que la sagesse et la justice puissent trouver leur place au milieu.

Comme, peut-être, certains d’entre-vous, j’ai reçu par e-mail la pétition destinée à l’O.N.U. et le commentaire de l’amie qui me l’envoyait était : «  je t’envoie cette pétition à faire suivre, on ne sait pas, cela peut peut-être servir ». Je ne sais pas quel pourrait être l’impact de ce type de pétition ni d’ailleurs si elle est arrivée un jour à l’O.N.U. … Je repense aussi à ce jeune lyonnais interviewer par France3 lors des informations régionales et qui partait avec d’autres à Bagdad, servir de bouclier humain, afin que les U.S.A. renonce à lancer une attaque sur l’Irak. Utopiste, idéaliste, fou, les qualificatifs peuvent être divers pour réagir face à une telle décision mais j’admire son courage. Je pense aussi à ces manifestations pour la paix qui se déroulent aujourd’hui dans les grandes villes du monde. Même si j’ai parfois l’impression que nous sommes des spectateurs impuissants de cette partie de bras de fer, toutes ces actions, tous ces gens qui s’engagent pour préserver la paix me rendent une partie de mon admiration pour la création de Dieu et me font espérer que tout cela ne sera pas vain et que ce conflit trouvera une issue positive.

 

Ce conflit à l’échelle mondiale me ramène aussi à tous ces petits conflits de notre quotidien où nous sommes parfois des spectateurs impuissants et où parfois nous jouons les G.W. Bush ou Sadam Hussein à petite échelle.

Je souhaite que chacun d’entre nous soit un artisan de paix là où il vit.

 

 

                                                        Marie-Hélène L.