Toodè N° 26
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15 octobre 2002

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« Heureux les pauvres …  »

 

 

Grenoble-10 octobre 2002- A.F.P.

« Cinq jeunes gens présentés en comparution immédiate, avaient été condamnés lundi, par le tribunal correctionnel de la ville de Vienne, à des peines allant de 5 à 6 mois fermes de prison, avec mandat de dépôt à la barre, pour « rébellion et violences envers gardiens de la paix ». Interrogée, la mairie de Vienne avait qualifié ces évènements de « relation de cause à effet » soulignant que les amis des jeunes gens condamnés s’étaient insurgés (véhicules incendiés) suite à la décision d’incarcération des jeunes poursuivis.

Le président de l’office HLM de Vienne (Isère), Thierry Kovacs, par ailleurs adjoint au maire, a engagé jeudi des procédures de résiliation de bail à l’encontre des familles des 5 jeunes gens majeurs condamnés lundi. »

 

C’est justice de condamner un acte répréhensible et de punir celui qui les commet. Mais faut-il punir les familles des délinquants d’avoir mal su ou pu éduquer leurs enfants ? Faut-il punir père, mère, frères et sœurs, ascendants des condamnés ? Et jusqu’à combien de générations ?

Les familles sont souvent les premières victimes des actes délictueux de leurs enfants et sont la plupart du temps sans moyens éducatifs et débordés par ces jeunes adultes.

Si ces familles ne peuvent plus habiter de logements sociaux où logeront-elles ?

 

« Le pauvre devient délinquant parce qu’il est dans la pauvreté, il ne naît pas délinquant » a expliqué l’abbé Pierre lors de la fête de ses 90 ans. « Il faut faire la guerre à la pauvreté et non aux pauvres »

 

Le maire de Vienne a-t-il voulu faire le bon élève de monsieur Sarkozy dont l’avant projet de loi sur la sécurité intérieure suscite de vives polémiques ?

« Pénalisation de la misère » pour le syndicat des avocats de France.

« Terrifiant » pour la Ligue des droits de l’Homme : « Ce texte dessine les contours d’une société où les policiers font le travail des juges et peuvent violer en toute impunité les libertés individuelles, où les avocats sont tenus en lisière, où être pauvre devient un crime et où être simplement suspect fait de chacun de nous la matière de fichiers de plus en plus tentaculaires ».

 

Heureux les pauvres car vôtre est le royaume de Dieu » disait Jésus il y a 2000 ans.

Mais encore aujourd’hui, nous ne voulons pas que chacun trouve sa place sur Terre ! Nous sommes loin du royaume de Dieu !

 

Pierre GIZART