Toodè N° 22
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15 juin  2002

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Ces futurs prêtres qui arrivent à leur ordination…
presque, en tenant la main de leurs enfants.

 

 

J’ai reçu dernièrement une lettre de mon ami Irénée, Vicaire général à Bambari en Centrafrique….

 

Centrafrique, pays décimé par la corruption et par un gouvernement dépensier.

Centrafrique, pays qui verse actuellement les payes retardées du mois d’octobre 2000.

Centrafrique, pays où le président change de religion tous les 2 ans en oscillant entre chrétien et musulman.

Centrafrique, pays où les catholiques ne représentent que 30 % de la population laissant la place au musulman, mais aussi aux dérivés du catholicisme et surtout aux sectes.

 

Eglise centrafricaine dotée d’évêques noirs et blancs, comme pour montrer ce passage, cette prise de responsabilité, cette prise en main de jeunes appelés à devenir prêtres pour aider la foi à se propager sur toutes les routes de l’Afrique.

Evêque blanc, signe des années antérieures, d’une colonisation active puis passive, assurant, gîte, couverts et linge aux envieux de notre église du Nord.

Evêques noirs se retrouvant propulser à une place, quelques fois pas désirées, devenant les garants des bien acquis pas les évêques blancs.

 

Hier jeunes en recherche de stabilité et de foi à mettre aux services des autres, les nouveaux prêtres ordonnés ne sont pas sans nous poser quelques questions.

Aujourd’hui un prêtre ordonné reçois une affectation dans une des paroisses de son diocèse. Il est installé dans une maison, généralement en dur, reçoit une mobylette ou une voiture, et s’en va par les chemins prêcher la bonne nouvelle.

Mais aujourd’hui, comment ne pas se laisser tromper par des jeunes, avides de réussites sociales, quand l’on sait que devenir prêtre est une promotion sociale, dans un pays en déclin permanent. Assurance de faire vivre sa famille, même les jours difficiles.   

 

Comment réagir face aux prêtres ayant fait promesse de célibat, mais arrivant à leur ordination… presque en tenant la main de leurs enfants.

 

Ici l’église du Nord ne veut rien entendre, là bas l’église du Sud ne veut rien voir.

 

La famille, voilà tout le nerf de la guerre, ou plutôt de la vie. En Afrique, il est peu concevable qu’un homme n’ait pas d’enfant. « Qui nous fera vivre demain, quand nous les anciens, nous ne pourrons plus rien faire ? » Alors comment allier, église et famille quand la tradition reste la plus forte, que la famille incite les jeunes prêtres à prendre femme et à faire des enfants ?

 

Comment l’Eglise arrivera t’elle à rester « une » devant tant de disparité entre Nord et Sud ?

 

Jérôme