CHAPITRE XV
DES AUTRES EXERCICES
PUBLICZ ET COMMUNS
Outre cela, Philothee,
les festes et Dimanches il faut assister a l'office des Heures et des Vespres,
tant que
vostre commodité
le permettra; car ces jours-la sont dediés a Dieu, et faut bien
faire plus d'actions a son
honneur et gloire
en iceux que non pas es autres jours. Vous sentirés mille douceurs
de devotion par ce
moyen, comme faisoit
saint Augustin, qui tesmoigne en ses Confessions (59) que oyant les divins
Offices
au commencement de
sa conversion, son coeur se fondoit en suavité, et ses yeux, en
larmes de pieté. Et
puis (affin que je
le die une fois pour toutes), il y a tous-jours plus de bien et de consolation
aux offices
publicz de l'Eglise,
que non pas aux actions particulieres, Dieu ayant ainsy ordonné
que la communion soit
preferee a toute sorte
de particularité.
Entres volontier aux
confrairies du lieu ou vous estes, et particulierement en celles desquelles
les exercices
apportent plus de
fruit et d'edification ; car en cela vous ferés une sorte d'obeissance
fort aggreable a
Dieu, d'autant qu'encor
que les confrairies ne soient pas commandees, elles sont neanmoins
recommandees par l'Eglise,
laquelle, pour tesmoigner qu'elle desire que plusieurs s'y enroolent, donne
des
indulgences et autres
privileges aux confreres. Et puys, c'est tous-jours une chose fort charitable
de
concourir avec plusieurs
et cooperer aux autres pour leurs bons desseins. Et bien qu'il puisse arriver
que
l'on fist d'aussi
bons exercices a part soy comme l'on fait aux confrairies en commun, et
que peut estre
l'on goustast plus
de les faire en particulier, si est-ce que Dieu est plus glorifié
de l'union et contribution
que nous faisons de
nos bienfaitz avec nos freres et prochains.
J'en dis le mesme de
toutes sortes de prieres et devotions publiques, ausquelles, tant qu'il
nous est
possible, nous devons
porter nostre bon exemple pour l'edification du prochain, et nostre affection
pour la
gloire de Dieu et
l'intention commune.
CHAPITRE XVI
QU'IL FAUT HONNORER ET INVOQUER LES SAINTZ
Puisque Dieu nous envoye
bien souvent les inspirations par ses Anges, nous devons aussi luy renvoyer
frequemment nos aspirations
par la mesme entremise. Les saintes ames des trespassés qui sont
en Paradis
avec les Anges et,
comme dit Nostre Seigneur (60), esgales et pareilles aux Anges, font aussi
le mesme
office, d'inspirer
en nous et d'aspirer pour nous par leurs saintes oraysons. Ma Philothee,
joignons nos
coeurs a ces celestes
espritz et ames bienheureuses ; comme les petitz rossignolz apprennent
a chanter
avec les grans, ainsy,
par le sacré commerce que nous ferons avec les Saintz, nous sçaurons
bien mieux
prier et chanter les
loüanges divines : Je psalmodieray, disoit David (61), a la veuë
des Anges.
Honnores, reveres et
respectes d'un amour special la sacree et glorieuse Vierge Marie: elle
est mere de
nostre souverain Pere,
et par consequent nostre grand'mere. Recourons donq a elle, et, comme ses
petitz
enfans, jettons-nous
a son giron avec une confiance parfaitte ; a tous momens, a toutes occurrences
reclamons cette douce
Mere, invoquons son amour maternel, et, taschans d'imiter ses vertus, ayons
en
son endroit un vray
coeur filial.
Rendes-vous fort familiere
avec les Anges ; voyes-les souvent invisiblement presens a vostre vie,
et sur
tout aymes et reveres
celuy du diocese auquel vous estes, ceux des personnes avec lesquelles
vous vives,
et specialement le
vostre ; supplies-les souvent, loües-les ordinairement, et employes
leur ayde et secours
en toutes vos affaires,
soit spirituelles soit temporelles affin qu'ilz cooperent a vos intentions.
Le grand Pierre Favre,
premier prestre, premier predicateur, premier lecteur de Theologie de la
sainte
Compaignie du nom
de Jesus, et premier compaignon du bienheureux Ignace, fondateur d'icelle,
venant
un jour d'Allemagne,
ou il avoit fait des grans services a la gloire de Nostre Seigneur, et
passant en ce
diocese, lieu de sa
naissance, racontoit qu'ayant traversé plusieurs lieux heretiques,
il avoit receu mille
consolations d'avoir
salué en abordant chaque paroisse les Anges protecteurs d'icelles,
lesquelz il avoit
conneu sensiblement
luy avoir esté propices, soit pour le garantir des embusches des
heretiques, soit pour
luy rendre plusieurs
ames douces et dociles a recevoir la doctrine de salut. Et disoit cela
avec tant de
recommandation, qu'une
damoiselle (62), lhors jeune, l'ayant ouï de sa bouche, le recitoit
il n'y a que
quatre ans, c'est
a dire plus de soixante ans apres, avec un extreme sentiment. Je fus consolé
cette annee
passee de consacrer
un autel (63) sur la place en laquelle Dieu fit naistre ce bienheureux
homme, au petit
village du Villaret,
entre nos plus aspres montagnes.
Choisissés quelques
Saintz particuliers, la vie desquelz vous puissies mieux savourer et imiter,
et en
l'intercession desquelz
vous ayes une particuliere confiance : celuy de vostre nom vous est des-ja
tout
assigné des
vostre Baptesme.
CHAPITRE XVII
COMME IL FAUT OUIR ET LIRE
LA PAROLE DE DIEU
Soyes devote a la parole
de Dieu : soit que vous l'escouties en devis familiers avec vos amis spirituelz,
soit
que vous l'escouties
au sermon, oyes-la tous-jours avec attention et reverence; faites en bien
vostre
prouffit et ne permettes
pas qu'elle tombe a terre, ains receves-la comme un pretieux baume dans
vostre
coeur, a l'imitation
de la Tressainte Vierge, qui conservoit soigneusement dedans le sien toutes
les paroles
que l'on disoit a
la loüange de son Enfant (64). Et souvenés-vous que Nostre
Seigneur recueille les paroles
que nous luy disons
en nos prieres, a mesure que nous recueillons celles qu'il nous dit par
la predication.
Ayes tous-jours aupres
de vous quelque beau livre de devotion, comme sont ceux de saint Bonaventure
(65) , de
Gerson (66), de Denis
le Chartreux (67), de Louys Blosius (68), de Grenade (69), de Stella (70),
d'Arias,
de Pinelli (71), de
Du Pont, d'Avila, le Combat spirituel, les Confessions de saint Augustin,
les Epistres de
saint Hierosme, et
semblables ; et lises en tous les jours un peu avec grande devotion, comme
si vous
lisies des lettres
missives que les Saintz vous eussent envoyees du Ciel, pour vous monstrer
le chemin et
vous donner le courage
d'y aller.
Lises aussi les histoires
et Vies des Saintz, esquelles, comme dans un mirouër, vous verres
le pourtrait de
la vie chrestienne,
et accommodes leurs actions a vostre prouffit selon vostre vacation. Car
bien que
beaucoup des actions
des Saintz ne soyent pas absolument imitables par ceux qui vivent emmi
le monde,
si est-ce que toutes
peuvent estre suivies ou de pres ou de loin : la solitude de saint Paul
premier ermite
est imitee en vos
retraittes spirituelles et reelles, desquelles nous parlerons (72), et
avons parlé ci dessus
(73); l'extreme pauvreté
de saint François, par les prattiques de la pauvreté telles
que nous les marquerons
(74), et ainsy des
autres. Il est vray qu'il y a certaines histoires qui donnent plus de lumiere
pour la
conduitte de nostre
vie que d'autres, comme la Vie de la bienheureuse Mere Therese, laquelle
est
admirable pour cela,
les Vies des premiers Jesuites, celle de saint Charles Borromee, Archevesque
de
Milan (75), de saint
Louys, de saint Bernard, les Chroniques de saint François et autres
pareilles. Il y en a
d'autres ou il y a
plus de sujet d'admiration que d'imitation, comme celle de sainte Marie
Egyptienne, de
saint Simeon Stylite,
des deux saintes Catherine de Sienne et de Gennes, de sainte Angele et
autres telles,
lesquelles ne laissent
pas neanmoins de donner un grand goust general du saint amour de Dieu.
CHAPITRE XVIII
COMME IL FAUT RECEVOIR LES INSPIRATIONS (76)
Nous appellons inspirations
tous les attraitz, mouvemens, reproches et remords interieurs, lumieres
et
connoissances que
Dieu fait en nous, prevenant nostre coeur en ses benedictions (77) par
son soin et
amour paternel, affin
de nous resveiller, exciter, pousser et attirer aux saintes vertus, a l'amour
celeste,
aux bonnes resolutions,
bref, a tout ce qui nous achemine a nostre bien eternel. C'est ce que l'Espoux
appelle (78) heurter
a la porte (79) et parler au coeur de son Espouse (80), la resveiller quand
elle dort
(81), la crier et
reclamer quand elle est absente (82), l'inviter a son miel et a cueillir
des
pommes et des fleurs en son jardin (83), et a chanter et faire resonner sa douce voix a ses oreilles (84).
Pour l'entiere resolution
d'un mariage, trois actions doivent entrevenir quant a la damoiselle que
l'on veut
marier : car premierement,
on luy propose le parti ; secondement, elle aggree la proposition, et en
troisiesme lieu, elle
consent. Ainsy Dieu voulant faire en nous, par nous et avec nous, quelque
action de
grande charité,
premierement, il nous la propose par son inspiration ; secondement, nous
l'aggreons ;
tiercement, nous y
consentons ; car, comme pour descendre au peché il y a trois degrés,
la tentation, la
delectation et le
consentement, aussi en y a-il trois pour monter a la vertu : l'inspiration,
qui est contraire a
la tentation, la delectation
en
l'inspiration, qui
est contraire a la tentation, la delectation en l'inspiration, qui est
contraire a la delectation
de la tentation, et
le consentement a l'inspiration, qui est contraire au consentement a la
tentation.
Quand l'inspiration
dureroit tout le tems de nostre vie, nous ne serions pourtant nullement
aggreables a
Dieu si nous n'y prenions
playsir ; au contraire, sa divine Majesté en seroit offencee, comme
il le fut
contre les Israélites
aupres desquelz il fut quarante ans, comme il dit (85), les sollicitant
a se convertir,
sans que jamais ilz
y voulussent entendre, dont il jura contre eux en son ire qu'onques ilz
n'entreroyent en
son repos (86). Aussi
le gentilhomme qui auroit longuement servi une damoiselle, seroit bien
fort desobligé
si, apres cela, elle
ne vouloit aucunement entendre au mariage qu'il desire.
Le playsir qu'on prend
aux inspirations est un grand acheminement a la gloire (87) de Dieu, et
des -ja on
commence a plaire
par iceluy a sa divine Majesté ; car si bien cette delectation n'est
pas encor un entier
consentement, c'est
une certaine disposition a iceluy. Et si c'est un bon signe et chose fort
utile de se
plaire a ouïr
la parolle de Dieu, qui est comme une inspiration exterieure, c'est chose
bonne aussi et
aggreable a Dieu de
se plaire en l'inspiration interieure : c'est ce playsir, duquel parlant
l'Espouse sacree,
elle dit (88): Mon
ame s'est fondue d'ayse, quand mon Bienaymé a parlé. Aussi
le gentilhomme est des-ja
fort content de la
damoiselle qu'il sert et se sent favorisé, quand il voit qu'elle
se plait en son service.
Mais en fin c'est le
consentement qui parfait l'acte vertueux ; car si estans inspirés
et nous estans pleus en
l'inspiration, nous
refusons neanmoins par apres le consentement a Dieu, nous sommes extremement
mesconnoissans et
offençons grandement sa divine Majesté, car il semble bien
qu'il y ait plus de mespris.
Ce fut ce qui arriva
a l'Espouse ; car, quoy que la douce voix de son Bienaymé luy eust
touché le coeur
d'un saint ayse, si
est-ce neanmoins qu'elle ne luy ouvrit pas la porte, mais s'en excusa d'une
excuse
frivole; dequoy l'Espoux
justement indigné, passa outre et la quitta (89). Aussi le gentilhomme
qui apres
avoir longuement recherché
une damoiselle et luy avoir rendu son service aggreable, en fin seroit
rejetté et
mesprisé, auroit
bien plus de sujet de mescontentement que si la recherche n'avoit point
esté aggreée ni
favorisee.
Resolvés-vous,
Philothee, d'accepter de bon coeur toutes les inspirations qu'il plaira
a Dieu de vous faire
et quand elles arriveront,
receves-les comme les ambassadeurs du Roy celeste, qui desire contracter
mariage avec vous.
Oyes paisiblement leurs propositions ; consideres l'amour avec lequel vous
estes
inspiree, et caresses
la sainte inspiration. Consentés, mais d'un consentement plein,
amoureux et constant
a la sainte inspiration
; car en cette sorte, Dieu, que vous ne pouves obliger, se tiendra pour
fort obligé a
vostre affection.
Mais avant que de consentir aux inspirations des choses importantes ou
extraordinaires,
affin de n'estre point
trompee, conseilles-vous tous-jours a vostre guide, a ce qu'il examine
si l'inspiration
est vraye ou fause
; d'autant que l'ennemi voyant une ame prompte a consentir aux inspirations,
luy en
propose bien souvent
des fauses pour la tromper, ce qu'il ne peut jamais faire tandis qu'avec
humilité elle
obeira a son conducteur.
Le consentement estant
donné, il faut avec un grand soin procurer les effectz, et venir
a l'execution de
l'inspiration, qui
est le comble de la vraye vertu ; car d'avoir le consentement dedans le
coeur sans venir a
l'effect d'iceluy,
ce seroit comme de planter une vigne sans vouloir qu'elle fructifiast.
Or, a tout cecy sert
merveifleusement de bien prattiquer l'exercice du matin et les retraittes
spirituelles que
j'ay marquees cy dessus
(90); car par ce moyen, nous nous preparons a faire le bien, d'une preparation
non seulement generale,
mais aussi particuliere.
CHAPITRE XIX
DE LA SAINTE CONFESSION
Nostre Sauveur a laissé
a son Eglise le Sacrement de Penitence et de Confession affin qu'en iceluy
nous
nous lavions de toutes
nos iniquités, toutes fois et quantes que nous en serons souïllés.
Ne permettes donq
jamais, Philothee,
que vostre coeur demeure long tems infecté de peché, puisque
vous aves un remede si
present et facile.
La lyonne qui a esté accostee du leopard va vistement se laver pour
oster la puanteur
que cette accointance
luy a laissee, affin que le lyon venant
n'en soit point offensé
et irrité * : l'ame qui a consenti au peché doit avoir horreur
de soy mesme, et se
nettoyer au plus tost,
pour le respect qu'elle doit porter aux yeux de sa divine Majesté
qui la
regarde. Mais pourquoy
mourrons nous de la mort spirituelle, puisque nous avons un remede si souverain
?
Confesses vous humblement et devotement tous les huit jours, et tousjours s'il se peut quand
vous communieres, encor
que vous ne senties point en vostre conscience aucun reproche de peché
mortel
; car par la Confession
vous ne recevres pas seulement l'absolution des pechés venielz que
vous
confesserés,
mays aussi une grande force pour les eviter a l'advenir, une grande lumiere
pour les bien
discerner, et une
grace abondante pour reparer toute la perte qu'ilz vous avoient apportee.
Vous
prattiqueres la vertu
d'humilité, d'obeissance, de simplicité et de charité;
et en cette seule action de
Confession, vous exercerés
plus de vertu qu'en nulle autre.
Ayes tous-jours un vray desplaysir des pechés que vous confesserés, pour petitz qu'ilz soyent,
avec une ferme resolution
de vous en corriger a l'advenir. Plusieurs se confessans par coustume des
pechés venielz
et comme par maniere d'ageancement, sans penser nullement a s'en corriger,
en demeurent
toute leur vie chargés,
et par ce moyen perdent beaucoup de biens et prouffitz spirituelz. Si donq
vous
vous confesses d'avoir
menti, quoy que sans nuysance, ou d'avoir dit quelque parole desreglee,
ou d'avoir
trop joüé,
repentes-vous en et ayes ferme propos de vous en amender car c'est un abus
de se confesser
de quelque sorte de
peché, soit mortel soit veniel, sans vouloir s'en purger, puisque
la Confession n'est
instituee que pour
cela.
Ne faites pas seulement
ces accusations superflues que plusieurs font par routine : je n'ay pas
aymé Dieu
tant que je devois;
je n'ay pas prié avec tant de devotion que je devois; je n'ay pas
cheri le prochain
comme je devois ;
je n ay pas receu les Sacremens avec la reverence que je devois, et telles
semblables :
la rayson est, parce
qu'en disant cela vous ne dires rien de particulier qui puisse faire entendre
au
confesseur l'estat
de vostre conscience, d'autant que tous les Saintz de Paradis et tous les
hommes de la
terre pourroyent dire
les mesmes choses s'ilz se confessoyent. Regardés donq quel sujet
particulier vous
aves de faire ces
accusations la, et lhors que vous l'aures descouvert, accuses-vous du manquement
que
vous aures commis,
tout simplement et naifvement. Par exemple, vous vous accuses de n'avoir
pas cheri
le prochain comme
vous devies ; c'est peut estre parce qu'ayant veu quelque pauvre fort necessiteux,
lequel vous pouvies
aysement secourir et consoler, vous n'en aves eu nul soin. Et bien, accuses-vous
de
cette particularité
et dites ayant veu un pauvre necessiteux, je ne l'ay pas secouru comme
je pouvois, par
negligence, ou par
dureté de coeur, ou par mespris, selon que vous connoistres l'occasion
de cette faute.
De mesme, ne vous
accuses pas de n'avoir pas prié Dieu avec telle devotion comme vous
deves ; mays si
vous aves eu des distractions
volontaires, ou que vous ayes negligé de prendre le lieu, le tems
et la
contenance requise
pour avoir l'attention en la priere, accuses-vous en tout simplement, selon
que vous
treuverés y
avoir manqué, sans alleguer cette generalité, qui ne fait
ni froid ni chaud en la Confession.
Ne vous contentes pas de dire vos pechés venielz quant au fait, mais accuses-vous du motif qui vous a
induit a les commettre.
Par exemple, ne vous contentés pas de dire que vous aves menti sans
interesser
personne; mais dites
si ç'a esté ou par vaine gloire, affin de vous loüer
et excuser, ou par vaine joye, ou
par opiniastreté.
Si vous aves peché a joüer, expliques si ç'a esté
pour le desir du gain, ou pour le playsir
de la conversation,
et ainsy des autres. Dites si vous vous estes longuement arrestee en vostre
mal,
d'autant que la longueur
du tems accroist pour l'ordinaire de beaucoup le peché, y ayant
bien de la
difference entre une
vanité passagere, qui se sera escoulee en nostre esprit l'espace
d'un quart d'heure, et
celle en laquelle
nostre coeur aura trempé un jour, deux jours, trois jours. Il faut
donq dire le fait, le motif
et la duree de nos
pechés ; car encores que communement on ne soit pas obligé
d'estre si pointilleux en la
declaration des pechés
venielz, et que mesme on ne soit pas tenu absolument de les confesser,
si est-ce
que ceux qui veulent
bien espurer leurs ames pour mieux atteindre a la sainte devotion, doivent
estre
soigneux de bien faire
connoistre au medecin spirituel le mal, pour petit qu'il soit, duquel ilz
veulent estre
gueris.
N''espargnes point
de dire ce qui est requis pour bien faire entendre la qualité de
vostre offence, comme le
sujet que vous aves
eu de vous mettre en cholere, ou de supporter quelqu'un en son vice. Par
exemple,
un homme lequel me
desplait, me dira quelque legere parole pour rire, je le prendray en mauvaise
part et
me mettray en cholere
; que si un autre qui m'eust esté aggreable en eust dit une plus
aspre, je l'eusse
prins en bonne part.
Je n'espargneray donq point de dire : je me suis relaschee a dire des paroles
de
courroux contre une
personne, ayant prins de luy en mauvaise part quelque chose qu'il m'a dit,
non point
pour la qualité
des paroles, mais parce que celuy la m'estoit desaggreable. Et s'il est
encor besoin de
particulariser les
paroles pour vous bien declarer, le pense qu'il seroit bon de les dire
; car s'accusant ainsy
naifvement, on ne
descouvre pas seulement les pechés qu'on a fait, mais aussi les
mauvaises inclinations,
coustumes, habitudes
et autres racines du peché, au moyen dequoy le pere spirituel prend
une plus entiere
connoissance du coeur
qu'il traitte et des remedes qui luy sont propres. Il faut neanmoins tous-jours
tenir
couvert le tiers qui
aura cooperé a vostre peché, tant qu'il sera possible.
Prenes garde a une
quantité de pechés qui vivent et regnent bien souvent insensiblement
dedans la
conscience, affin
que vous les confessies et que vous puissies vous en purger; et a cet effect,
lises
diligemment les chapitres
VI, XXVII, XXVIII, XXIX, XXXV et XXXVI de la troisiesme Partie et le
chapitre VIII de la
quatriesme Partie (91).
Ne changes pas aysement
de confesseur, mais en ayant choisi un, continues a luy rendre conte de
vostre
conscience aux jours
qui sont destinés pour cela, luy disant naifvement et franchement
les pechés que
vous aures commis
; et de tems en tems, comme seroit de mois en mois ou de deux mois en deux
mois,
dites-luy encor l'estat
de vos inclinations, quoy que par icelles vous n'ayes pas peché,
comme si vous
esties tourmentee
de la tristesse, du chagrin, ou si vous estes portee a la joye, aux desirs
d'acquerir des
biens, et semblables
inclinations
.
CHAPITRE XX
DE LA FREQUENTE COMMUNION
On dit que Mithridates,
roy de Ponte, ayant inventé le mithridat renforça tellement
son cors par iceluy,
que s'essayant par
apres de s'empoisonner pour eviter la servitude des Romains, jamais il
ne luy fut
possible (92). Le
Sauveur a institué ce Sacrement tres auguste de l'Eucharistie qui
contient reellement sa
chair et son sang,
affin que qui le mange vive eternellement (93) ; c'est pourquoy, quicomque
en use
souvent avec devotion
affermit tellement la santé et la vie de son ame, qu'il est presque
impossible qu'il
soit empoisonné
d'aucune sorte de mauvaise affection. On ne peut estre nourri de cette
chair de vie et
vivre des affections
de mort ; si que comme les hommes demeurans au paradis terrestre pouvoyent
ne
mourir point selon
le cors, par la force de ce fruit vital que Dieu y avoit mis, ainsy peuvent
ilz ne point
mourir spirituellement,
par la vertu de ce Sacrement de vie. Que si les fruitz les plus tendres
et sujetz a
corruption, comme
sont les cerises, les abricotz et les fraises, se conservent aysement toute
1'annee estans
confitz au sucre ou
au miel, ce n'est pas merveille si nos coeurs, quoy que fresles et imbecilles,
sont
preservés de
la corruption du peché lhors qu'ilz sont sucrés et emmiellés
de la chair et du sang
incorruptible du Filz
de Dieu. O Philothee, les Chrestiens qui seront damnés demeureront
sans replique
lhors que le juste
Juge leur fera voir le tort qu'ilz ont eu de mourir spirituellement, puisqu'il
leur estoit si
aysé de se
maintenir en vie et en santé par la manducation de son Cors qu'il
leur avoit laissé a cette
intention. Miserables,
dira-il, pourquoy estes-vous mortz, ayans a commandement le fruit et la
viande de
la vie ?
" De recevoir la Communion
de l'Eucharistie tous les jours, ni je ne le loüe ni je ne le vitupere
; mais de
communier tous les
jours de Dimanche, je le suade et en exhorte un chacun, pourveu que l'esprit
soit sans
aucune affection de
pecher. " Ce sont les propres paroles de saint Augustin (94), avec lequel
je ne
vitupere ni loüe
absolument que l'on communie tous les jours, mais
laisse cela a la discretion
du pere spirituel de celuy qui se voudra resouldre sur ce point ; car la
disposition
requise pour une si
frequente Communion devant estre fort exquise, il n'est pas bon de le conseiller
generalement ; et
parce que cette disposition la, quoy qu'exquise, se peut treuver en plusieurs
bonnes
ames,
il n'est pas bon non plus d'en divertir et dissuader generalement un chacun,
ains cela se doit traitter
par la consideration de l'estat interieur d'un chacun en particulier. Ce
seroit
imprudence de conseiller
indistinctement a tous cet usage si frequent ; mais ce seroit aussi imprudence
(95) de blasmer aucun
pour iceluy, et sur tout quand il suivroit l'advis de quelque digne directeur
. La
response de sainte
Catherine de Sienne fut gracieuse, quand luy estant opposé, a rayson
de sa
frequente Communion,
que saint Augustin ne loüoit ni ne vituperoit de communier tous les
jours : Et bien,
dit-elle, " puisque
saint Augustin ne le vitupere pas, je vous prie que vous ne le vituperies
pas non plus, "
et je me contenteray
(96) .
Mais, Philothee, vous
voyés que saint Augustin exhorte et conseille bien fort que l'on
communie tous les
Dimanches ; faites
le donques tant qu'il vous sera possible. Puisque, comme je presuppose,
vous n' aves
nulle sorte d'affection
du peché mortel, ni aucune affection au peché veniel, vous
estes en la vraye
disposition que saint
Augustin requiert, et encores plus excellente, parce que non seulement
vous n 'aves
pas l'affection de
pecher, mais vous n aves pas mesme l'affection du peché; si que,
quand vostre. pere
spirituel le treuveroit
bon, vous pourries utilement communier encores plus souvent que tous les
Dimanches.
Plusieurs legitimes
empeschemens peuvent neanmoins vous arriver, non point de vostre costé
mais de la
part de ceux avec
lesquelz vous vives, qui donneroyent occasion au sage conducteur de vous
dire que
vous ne communies
pas si souvent. Par exemple, si vous estes en quelque sorte de subjection,
et que ceux
a qui vous deves de
l'obeissance ou de la reverence soyent si mal instruitz ou si bigearres
qu'ilz
s'inquietent et troublent
de vous voir si souvent communier, a l'adventure, toutes choses considerees,
sera-il bon de condescendre
en quelque sorte a leur infirmité, et ne communier que de quinze
jours en
quinze jours ; mais
cela s'entend en cas qu'on ne puisse aucunement vaincre la difficulté.
On ne peut pas
bien arrester cecy
en general, il faut faire ce que le pere spirituel dira ; bien que je puisse
dire asseurement
que la plus grande
distance des Communions est celle de mois a mois, entre ceux qui veulent
servir Dieu
devotement.
Si vous estes bien prudente, il n'y a ni mere, ni
femme, ni mari, ni
pere qui vous empesche de communier souvent : car, puisque le jour de vostre
Communion, vous ne
laisseres pas d'avoir le soin qui est convenable a vostre condition, que
vous en seres
plus douce et plus
gracieuse en leur endroit et que vous ne leur refuseres nulle sorte de
devoirs, il n'y a
pas de l'apparence
qu'ilz veuillent vous destourner de cet exercice, qui ne leur apportera
aucune
incommodité,
sinon qu'ilz fussent d'un esprit extremement coquilleux et desraysonnable
; en ce cas,
comme j'ay dit, a
l'adventure que vostre directeur voudra que vous usies de condescendance.
Il faut que je die
ce mot pour les gens mariés : Dieu treuvoit mauvais en l'ancienne
Loy que les creanciers
fissent exaction de
ce qu'on leur devoit es jours des
festes (97), mais il ne treuva jamais
mauvais que les debiteurs payassent et rendissent leurs devoirs a ceux qui
les exigeoient. C'est
chose indecente, bien que non pas grand peché, de solliciter le
payement du devoir
nuptial le jour que
l'on s'est communié, mais ce n'est pas chose malseante, ains plustost
meritoire de le
payer. C'est pourquoy,
pour la reddition de ce devoir-la, aucun ne doit estre privé de
la Communion, si
d'ailleurs sa devotion
le provoque a la desirer. Certes, en la primitive Eglise, les Chrestiens
communioient
tous les jours, quoy
qu'ilz fussent mariés et benis de la generation des enfans ; c'est
pourquoy j'ay dit que
la frequente Communion
ne donnoit nulle sorte d'incommodité ni aux peres, ni aux femmes,
ni aux maris,
pourveu que l'ame
qui communie soit prudente et discrete.
Quant aux maladies
corporelles, il n'y en a point qui soit empeschement legitime a cette sainte
participation, si
ce n'est celle qui provoqueroit frequemment au vomissement.
Pour communier tous
les huit jours (98), il est requis de n'avoir ni peché mortel ni
aucune affection au
peché veniel,
et d'avoir un grand desir de se communier ; mais pour communier tous les
jours, il faut,
outre cela, avoir
surmonté la pluspart des mauvaises inclinations, et que ce soit
par advis du pere spirituel.
CHAPITRE XXI
COMME IL FAUT COMMUNIER
Commencés le soir precedent a vous preparer a la sainte Communion
par plusieurs aspirations et
eslancemens
d'amour, vous retirant un peu de meilleure heure affin de vous pouvoir
aussi lever plus
matin. Que si
la nuit vous vous resveilles, remplisses soudain vostre coeur et vostre
bouche de quelques
paroles odorantes,
par le moyen desquelles vostre ame soit parfumee pour recevoir l'Espoux,
lequel,
veillant pendant
que vous dormes, se prepare a vous apporter mille graces et faveurs, si
de vostre part
vous
estes disposee a les recevoir. Le matin leves-vous avec grande joye, pour
le bonheur que vous
esperés,
et vous estant confessee, aIles avec grande confiance, mais aussi avec
grande humilité, prendre
cette
viande celeste qui vous nourrit a l'immortalité. Et apres que vous
aures dit les pardes sacrees :
Seigneur, je
ne suis pas digne(99), ne remues plus vostre teste ni vos levres, soit
pour prier soit pour
souspirer,
mais ouvrant doucement et mediocrement vostre bouche, et eslevant vostre
teste autant qu'il
faut
pour donner commodité au prestre de voir ce qu'il fait, receves
pleine de foy, d'esperance et de
charité Celuy lequel, auquel, par lequel et pour lequel vous croyes,
esperes et aymes.
O Philothee, imaginés-vous
que comme l'abeille ayant recueilli sur les fleurs la rosee du ciel et
le suc plus
exquis de la terre,
et l'ayant reduit en miel, le porte dans sa ruche, ainsy le prestre ayant
pris sur l'autel le
Sauveur du monde,
vray Filz de Dieu, qui comme une rosee est descendu du Ciel, et vray Filz
de la
Vierge, qui comme
fleur est sorti de la terre de nostre humanité, il le met en viande
de suavité dedans
vostre bouche et dedans
vostre cors. L'ayant receu, excites vostre coeur a venir faire hommage
a ce Roy
de salut ; traittes
avec luy de vos affaires interieures, considerés-le dedans vous,
ou il s'est mis pour vostre
bonheur; en fin, faites-luy
tout l'accueil qu'il vous sera possible, et comportes-vous en sorte que
l'on
connoisse en toutes
vos actions que Dieu est avec vous.
Mais quand vous ne
pourres pas avoir ce bien de communier reellement a la sainte Messe, communies
au
moins de coeur et
d'esprit, vous unissant par un ardent desir a cette chair vivifiante du
Sauveur.
Vostre grande intention
en la Communion doit estre de vous avancer, fortifier et consoler en l'amour
de
Dieu ; car vous deves
recevoir pour l'amour ce que le seul amour vous fait donner. Non, le Sauveur
ne
peut estre consideré
en une action ni plus amoureuse ni plus tendre que celle ci, en laquelle
il s'aneantit,
par maniere de dire,
et se reduit en viande affin de penetrer nos ames et s' unir intimement
au coeur et au
cors de ses fidelles.
Si les mondains vous
demandent pourquoy vous communies si souvent, dites leur que c'est pour
apprendre a aymer
Dieu, pour vous purifier de vos imperfections, pour vous delivrer de vos
miseres, pour
vous consoler en vos
afflictions, pour vous appuyer en
vos foiblesses. Dites
leur que deux sortes de gens doivent souvent communier : les parfaitz,
parce
qu'estans bien disposés,
ilz auroyent grand tort de ne point s'approcher de la source et fontaine
de
perfection, et les
imparfaitz, affin de pouvoir justement pretendre a la perfection ; les
fortz affin qu'ilz ne
deviennent foibles,
et les foibles afin qu'ilz deviennent fortz ; les malades afin d'estre
gueris, les sains affin
qu'ilz ne tombent
en maladie; et que pour vous, comme imparfaitte, foible et malade, vous
aves besoin de
souvent communiquer
avec vostre perfection, vostre force et vostre medecin. Dites leur que
ceux qui
n'ont pas beaucoup
d'affaires mondaines doivent souvent communier parce qu'ilz en ont la commodité,
et
ceux qui ont beaucoup
d'affaires mondaines, parce qu'ilz en ont necessité, et que celuy
qui travaille
beaucoup et qui est
chargé de peynes doit aussi manger les viandes solides et souventesfois.
Dites leur que
vous receves le Saint
Sacrement pour apprendre a le bien recevoir, parce que l'on ne fait gueres
bien une
action a laquelle
on ne s'exerce pas souvent.
Communies souvent, Philothee, et le plus souvent que vous pourrés, avec l'advis de vostre pere
spirituel ; et croyes-moy, les lievres deviennent blancz parmi nos montagnes en hiver parce qu'ilz
ne voyent ni mangent que la neige(100), et a force d'adorer et manger
la bonté et
la pureté mesme en ce divin Sacrement, vous deviendres toute belle,
toute bonne et toute pure.
1. - Variante : EN L'ORAYSON ET AUX SACREMENS (A)
2. - Variante : L'orayson met nostre entendement en la clarté et lumiere divine, et expose (Ms.-A-B)
3. - Jn 8,12
4. - Ct 2,2
5. - Jn 4,6
6. - Jn 14,6
7. - Jn 6,1
8. - Bellintani Matthia,
Capucin italien (1534-1611). Pratica dell' Oration mentale di F. Matthia
Bellintani
da Solo. Venetia,
Dusinelli, 1582.
9. - Bruno (voir note
ch.6, 1ere Partie). Meditations sur les Mysteres de la Passien... traduites
d'italien en
francoys par Ph ilibert
Du Sault. Douay Baltazar Bellere, 1596.
10. - Capilia (Capiglia,
Capilla) André, Chartreux espagnol, Evêque d'Urgel, mort en
1610. Meditations
sur les Evangiles...
et festes des Saincts. Divisées en trois Parties. Camposées
en espagnol par le P. Dom
André Capiglia,
prieur de la Chartreuse dicte Porta Coeli, nouvellement traduictes en françoys
par R. G.
A. G. Paris, De la
Noue, 1601.
11. - Grenade (voir
note ch 6, 1ere Partie). Le Saint fait probablement allusion au recueit
intitulé :
Devotes contemplations
et spirituelles instructions sur la Vie, Passion, Mort, Resurrection et
Ascension de
N. S. J. C. Traduict
de l'espagnol de R. P. Louis de Grenade par F. de Belleforest. Paris, De
la Noue,
1572. Voir le Mémorial
de la vie chrétienn e, le Supplément au Mémorial,
etc.
12. - Du Pont (de la
Puente) Louis, Jésuite espagnol (1545-1624). Meditations des Mysteres
de nostre
saincte Foy, avec
la pratique de l'orayson mentale... traduictes par René Gaultier.
Douai, Baltasar Bellere,
r6r r, Grenade et
Du Pont ne figurent ni dans le Ms. Ni dans les éditions A-B.
13. - Variante : au moins une petite heure chaque jour (Ms.)
14. - Ps 138,8
15. - Gn, 28,17
16. - Ps 72,26
17. - Ac 17,28
18. - Ac 7,55
19. - Ct 2,9
20. - Ps 1,13
21. - Ps. 30,17; 118,135
22. - Ps 118,18
23. - Ps 118,34
24. - Ps 118, 125
25. - voir note n°10
26. - Voir note ch.6,
Iere Partie. Traicté de l'Orayson mentale, ou Meditations des Mysteres
de la Vie et
Passion de nostre
Sauveur Jesus Christ. Par le R. P. F. Arias, de la Compagnie de Jesus,
et
nouvellement mises
en françois par le R. P. F. Solier de dicte Compagnie. Douay, Balthazar
Bellere,
r6o3.
27. - Ce dernier alinéa forme un chapitre à part dans le Ms., ainsi que dans l'Edition Princeps.
28. - Variante : Sçaches encor qu'il vous arrivera (Ms A-B).
29. - Ps 30,3
30. - Qo 34,19
31. - Ps 72,23
32. - Ps 15,8
33. - Ps 122,1
34. - Ps 24,15
35. - B.Raym. De Capoue
Vita S.Cath Sen. I,2. Le titre de Bienheureux est donné à
Raymond de Capoue
d'après une
ancienne tradition de l'Ordre de saint Dominique.
36. - Ps 101,7
37. - In vita B.Elz. 30, (Apud Surium, die 27 sept.)
38. - Ep.130,10
39. - Enarrat. II in Ps 26,12 et alibi.
40. - Socrates, Hist. 4,23
41. - Orat. 26,8
42. - Ps 68, 1-15-3
43. - Vita S.Fulgen. a quodam discipulo co,nscripta, 13
44. - Les anciennes
éditions écrivent Cantorbie, faste qui existait primitivement
dans le Ms., où cette
bévue du copiste
est corrigée de la main du Saint.
45. - S. Anselme naquit à Aoste, sur les confins de la Savoie et du Piémont.
46. - Eadmer., in libro de S.Anselmi similitud. 189
47. - S.Athan. Vita S.Ant. 81
48. - Thom. De Celano, Legenda antiqua S.Franc., I,9
49. - S.Bonavent., Vita S.Franc., 8
50. - Ribadeneyra, Vita S.Franc. Borgiae, I,5
51. - Orat. De Paradiso, 4 (hodie in Appendice).
52. - And. Valladierus, Panegyr.S.Franc.Rom. 8
53. - Ps 16,8
54. - voir liv II ch 13
55. - voir liv I ch 24
56. - Ct 8,5
57. - Ct 3,6
58. - De Sacerd. 6,4
59. - Liv 9, ch. 6 et 7
60. - Mt 22,30
61. - Ps 137, 2
62. - Noble Guil1elmine
d'Arenthon d'Alex, femme de noble Humbert Critan ou Critain, et mère
de
Révérend
Pierre Critan, plébain de Thônes grand ami du Saint. ( Vie
du B. Pierre Lefévre, par le P. A.
Maurel, S. J. Liv.
Il, chap. vii ; Beatif. et Canonis. Francisci de Sales, Process. remiss.
Gebenn.(I),
Déposition
de Rév. Pierre Critan, ad interrog. 2.)
63. - Selon toute probabilité,
la consécration de cet autel eut lieu le 7 octobre 1607, jour auquel
le Saint
visita l'église
paroissiale de Saint-Jean-de-Sixt et la chapelle du Villaret qui en dépend.
64. - Lc 2,19
65. - Variante: de saint Bernard (Ms).
66. -Gerson (de Gerson)
Jean, Chancelier de l'Université de Paris (1362-1429). L'intention
de saint
Francois de Sales
est vraisemblablement de recommander en général les Oeuvres
de cet écrivain, dont il
parle avec éloge
dans le Traité de l'Amour de Dieu (préface et liv. VII, chap.
IX) et ailleurs ; néanmoins,
il doit avoir spécialement
en vue le livre de l'Imitation de Jésus-Christ, qu'on avait coutume
de désigner à
cette époque
sous le nom de l'auteur auquel il était fréquemment attribué.
C'est ainsi que le Père Pinelli,
ci-dessus nommé
intitule Gersone della Perfezione Chriatiana, un traité qu'il a
composé sur le plan du
célèbre
ouvrage. On sait du reste combien le Saint appréciait I'Imitation
(voir l'Esprit de saint Français
de 5ales, par J.-P.
Camus, Partie III, § 12, VII, § 7, XIV, § 16), et il n'aurait
certainement pas manqué de
la recommander nommément
à Philotbée, s'il n'avait été sûr de
se voir bien compris en la désignant
simplement sous le
nom de Gerson. Il est à remarquer qu'on pouvait employer ce titre
sans pourtant se
prononcer sur le véritable
auteur de l'Imitation.
67. -Denis le Chartreux (Denis de Rickel), allemand (1402-1471).
68. - Blosius Louis (Louis de Blois), Bénédictin flamand (1506-1566).
69. - Grenade et Arias,
voir notes liv 1 ch 6 ; Du Pont, voir note liv 2 ch 1; Jean d'Avila voir
note liv 1 ch
4
70. - Stella Diego, Franciscain portugais (1524-1598).
71. - Pinelli Luca, Jésuite italien, mort en 1607.
72. - liv 5
73. - liv 2 ch 12.
74. - Liv 3, ch 15
75. - Variante: du
bienheureux Cardinal Borromee (Ms.-A-B); Saint Charles fut canonisé
le1er novembre
1610.
76. - Ce chapitre ne
figure pas à l'endroit correspondant du Ms.; mais le dessein qu'avait
l'Auteur de l'y
introduire est indiqué
par cette note : Ici le chap. des Inspira....
77. - Ps 20, 3
78. - Variante : buquer ou (A)
79. - Ct 5,2
80. - Is 11,2; Os 2,14
81. - Ct 5,2
82. -Ct 2,10;13
83. - Ct 5,1; 6,1
84. - Variante : J'ay besoin d'une similitude pour me faire bien entendre. (A-B)
85. - Ps 94,10
86. - Ps 94, 11
87. - Variante: grace (A)
88. - Ct 5,6
89. - id
90. - ch X,XII
91. - Variante: le
chapitre XXXIX et XLV de cette Partie (Ms.-A). [ C'est par inadvertance
que cette
phrase de l'Edition
Princeps est reproduite dans la seconde ; car la répartition des
matières ayant été
modifiée, l'édition
(A), comme toutes celles qui ont suivi, ne compte que vingt et un chapitres
dans la
seconde Partie.]
92. - Aulus Gellius, Noctes Atticae, 17,16
93. - Jn 6,50
94. - De Eccl. Dogm.
23,53. Cette citation est probablement empruntée au Corpus Juris
Canonici,
(Decreti IIIa Pars,
tit. Il, C. XIII), où le livre De Ecclesiasticis Dogmatibus est
attribué à saint Augustin,
opinion qui a été
communément suivie jusqu'au XVIIe siècle. La critique moderne
a reconnu que
l'ouvrage en question
n'est pas du grand Eveque d'Hippone, mais de Gennade de Marseille, mort
vers
497. Vpoir à
la Préface de cette
nouvelle Edition (Partie
Il) les remarques faites sur la doctrine de saint François de Sales,
touchant la
fréquente Corrimunion.
95. Variante : impudence (A-C)
96. - B.Raym. De Cap., Vita S.Cath. Sen., 2,17
97. - Dt 15,1
98. - Dans le Ms.,
aussi bien que dans l'Edition Princeps, cet alinéa commence le chapitre
suivant ; mais
un signe tracé
par le Saint, indique la place qui lui est définitivement attribuée
à la fin de ce chapitre xx.
99. - Mt 8,8
100. - Pline Hist Nat.
8,55