Dossier Toodè
 15 février 2007


 


 Réalisé par
Nicolas et Marie Hélène J 

 

 










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Sommaire du Dossier

Désir de démocratie
 

Texte de la revue un teste de la revue Témoignage ACO n°513 Eveil au politique et au parler vrai.....

Témoignage : Le goût de la politique.
Témoignage ACO n°513 "la mondialisation de l'économie, celle du libéralisme, désagrège les anciennes régulations nationales et sociale. Le triomphe du numérique et de la cyberculture nous précipite dans ..."

Qu'as-tu fait de ton frère ? Une bien vieille question que Dieu pose à Caïn le meurtrier de son frère !
A qui les Evêques de France la pose-t-il aujourd'hui ? 

De l’adage « une foi, une loi, un roi »  au regard qui considère le peuple. François de Sales n’a pas fait de traité sur la démocratie ! En pleine monarchie son temps était marqué par..."

S'enager ? Réflexion de Marie-Hélène Jeune " Nous entendons aujourd’hui et nous constatons souvent que nos concitoyens ne veulent plus s’engager : s’engager en politique mais aussi dans le mariage, dans les associations de quartiers ou caritatives, ...."

 


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Texte : Eveil au politique et au parler vrai.
 

la démocratie n'est pas naturelle. L'un de ses objectifs le premier, souvent oublié, et que chacun devienne démocrate. Être démocrate suppose de partager les valeurs qui fondent ce régime pour que nous devenions acteurs et créateurs d'institutions adaptées à nos défis. Pour cela, il faut que le maximum de personnes dispose de savoir-faire et de compétences pour le « parlé démocratique »

la méfiance vis-à-vis des élus et de la représentation politique en général peut être une projection de la méfiance que bien des personnes ont de leur capacité à prendre part au processus démocratique. À travers l'enjeu des prochaines élections (la présidentielle et les législatives) il s'agit bien de peser sur l'avenir par le vote, notre vote. Il s'agit aussi de ne pas laisser aux experts, aux hommes forts, la destinée de l'autre monde.

Dans les rencontres, les partages, les réunions politiques et les meetings, faisant l'expérience de l'écoute, de l'appropriation des projets, pour être de vrais démocrates en position de voter en connaissance. À sa manière, l’ACO éveille aux politiques, à se parler vrai qui tient compte des préoccupations des milieux défavorisés ou fragilisés, Des jeunes et de ceux qui luttent au quotidien. N'a-t-elle pas en son sein des membres engagés en politique et des élus capables dans cette période d'ouvrir à des rencontres élargies est de vérifier ensemble ce que devient notre démocratie ? Notre mouvement porte sa vision de « l'Homme un sacré », Homme de Dieu dont nous ne sommes pas les maîtres. C'est lui qui donne sens à l'humanité, et la politique doit rester au service de son projet pour elle. Chacun a une place à prendre pour redonner goût à l'avenir.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Témoignage Le goût de la politique  (Jean-Paul Corriette)

la mondialisation de l'économie, celle du libéralisme, désagrège les anciennes régulations nationales et sociale. Le triomphe du numérique et de la cyberculture nous précipite dans un univers virtuel. Ces bouleversements sur lesquelles nous avons du mal à avoir prise, la peur de l'avenir s'installe. Ni les philosophes, ni les politiques, ni les intellectuels ne paraissent plus en mesure de penser véritablement ces changements. Désormais, c'est sur sa propre identité et sur ce qu'il a de plus humain que l'homme doit intervenir dans le débat politique.

Alain, lors d'un partage de l'ACO, la vie disait : « le danger en ce moment est que l'on met dans la tête des gens que la politique n'est plus de affaire d'initiés. On tombe alors dans la délégation de pouvoir : c'est l'autre qui va faire ! »
Les jeunes, les immigrés, les sans-emploi, les isolés par la maladie ou dans le travail sont loin d'une confiance dans les paroles politiques. Ce qui stigmatisait certaines populations et apporte des réponses sécuritaires renoncent au travail collectif veut de renouvellement de vivre ensemble, notamment dans nos quartiers populaires.
Devant ce manque de confiance, des coopérations nouvelles s'instaurent entre les habitants, les élus et les professionnels, à l'échelle des quartiers et des villes. Elles permettent de réinventer et d'approfondir la démocratie locale. Créer l'espace, le dialogue qui va plus loin que ce soit, que sa propre organisation, que son propre pays, nous ouvre aussi, à l'interdépendance dans le monde. « L'universel, c'est le local moins les murs ! » Disait magnifiquement l'écrivain portugais Miguel Torda en 1954. Elle est meilleure, en ce moment, ne sont-ils pas d'actualité ? dans son livre intitulé «  L'incompétence de démocratique » , Philippe Breton remarque : « pour être démocrate, il faut savoir parler démocratiquement. Si nous n’y sommes pas formés, se sont d'autres compétences langagières, plus archaïques, qui reprennent le dessus, comme la soumission, l'autorité hors propos, le goût du consensus autoritaire. Ce déficit de deux savoir-faire et de compétences démocratiques, la trop grande rareté d'un véritable parlé démocratique qui pourrait bien être un l'une des causes principales du malaise politique actuel. »

L'avenir se prépare aujourd'hui.
Il ne faut donc que regarder les projets politiques et des parties en présence, s’aider à en découvrir le sens et les orientations. Cela demande un effort, mais nous avons la chance d'être dans un pays de liberté, de penser, et de voter ! Alors regardant collectivement ses projets d'avenir que l'on nous propose. Le présent prépare l'avenir, celui de nos enfants et petits-enfants. Nous nous devons de ramener le débat politique sur l'Homme dans son temps. Il en va de la survie de l'Homme lui-même. À l'heure des philosophes qui fraudent la plus seule raison que le cœur, on doit réaffirmer que la politique est œuvre de charité dans le sens où elle est faite pour servir, et donc pour être servi !

Comme croyants, chrétiens, de désertons pas ce champ du politique. Le terrain politique n'est pas un désert pour vivre sa foi. Dans mon propre mandat d'élu municipal dans une ville de 10 000 habitants, j'ai souvent l'impression d'œuvrer avec que d'autres dans l'histoire commune d'une ville est son agglomération. Une expérience qui me fait acteurs plutôt que le spectateur, qui m'appelle à donner une réelle compétence démocratique à la population et pas seulement à l'homme fort que représente un maire, un conseiller général, un député, un président de la république, sans parler des experts et techniciens. Ce n'est pas facile tous les jours, car la politique n'est pas tendre, mais c'est une expérience d'homme et de croyants. N'ai-je pas à faire en sorte que le politique et ses parties, les organisations ouvrières dont je suis adhérent, restent ouverts à ces populations plus défavorisées est isolées ?

Ma crainte étant qu'il n’y ait que peu de représentants des ouvriers au sein des institutions et les diagrammes politiques.

Communauté nationale fraternelle.

Dans leur récent message intitulé « qu'elle tu fais de ton frère ? » les évêques de France interpellent : « A la veille de cette période électorale, nous invitons les catholiques de France est, à travers eux, tous les citoyens à prendre le temps de la réflexion et du dialogue sur les enjeux de ces élections, présidentielle, législatives, puis municipales. Nous avons voulu rappeler quelques éléments du rôle de l'État dans la recherche du bien commun. Un état qui a une mission essentielle mais qui ne peut pas tout. Nous avons aussi voulu souligner la nécessité, pour d'autres pays, de bâtir une communauté nationale fraternelle, expression de notre aspiration à une vie commune paisible. Cette aspiration s'enracine dans notre histoire à notre culture et dépasse les enjeux politiques immédiats. La fraternité est un objectif qui donne naissance à la vie sociale et qui invite à l'action politique. Elle passe par l'attention aux plus fragiles et au respect de chaque personne humaine. »

L'ACO est le même mal, dans sa charte de fondement, affirme : « l'implication dans une vie citoyenne, les révisions de vie, les partages, ne sont-ils pas des terrains où l'on donne à une certaine compétence, une certaine intelligence de la vie et de l'engagement en société ? …

Par ces différentes propositions, l'ACO contribue à ce que des femmes et des hommes existent socialement, se construisent humainement, découvrent l'intérêt d'une vie engagée et d'une vie spirituelle. Elle les invite à entrer dans le dynamisme de transformation du monde vers plus de justice et de fraternité. »

Combien de fois avons-nous entendu : « Tous pourris, tous vendus ! » la politique de ressemble-t-elle pas à un champ de bataille où tout est fait pour le gagner le pouvoir, à un jeu d'échecs où beaucoup d'élus ont le sentiment d'être des pions ?

Vers un projet collectif

c'est pourtant à partir de ce terrain-là que le changement viendra. En transformant nos projets individuels en projet collectif nous aidons à la structuration d'organisation, d'associations qui oeuvrent dans la durée et la transformation de la vie quotidienne et du monde. De crachons pas sur cette histoire les sages ont lutté pour que nos associations, syndicats et partis politiques jouent un rôle essentiel pour le pays, l'Europe est le monde.

Elle dansa de ses livres, Jean-Claude Guillebaud, souligne : « si l'on cesse de croire que le monde est améliorable, si l'on tourne le dos à cette conviction progressiste, alors comment défendra-t-on les droits de l'homme ? Comment luttera-t-on pour la justice ou l'égalité ? Tout  engagement implique cette croyance minimale : nous sommes tous responsables de l'avènement du monde ou, pour dire les choses autrement, c'est à nous, et pas au destin où au hasard, qu'il appartient de construire l'avenir. C'est bien cela qui définit l'engagement démocratique dans ses fondements. )

À la veille des prochaines élections, sommes-nous convaincus que chaque voix compte, et qu'en l'absence de repères politiques clairs, beaucoup de personnes sont en recherche de vote aux ans dans une logique de ne pas voter ? Alors que, redonnant, partageant la parole, transmettant le goût du vote et de la politique ! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Qu'as-tu fait de ton frère  ?

Le texte intégral en téléchargement ici
 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Témoignage :  De l’adage « une foi, une loi, un roi »  au regard qui considère le peuple.

François de Sales n’a pas fait de traité sur la démocratie ! En pleine monarchie son temps était marqué par cet aphorisme : « une foi, une loi, un roi", qui rappelait que les lois royales se doivent de respecter en premier lieu les lois divines et en second lieu les lois fondamentales. Pourtant en ce début du XVIIème siècle, François de Sales, Prince et évêque de Genève s’est impliqué dans la vie de la « cité » depuis le rude arrière-pays montagnard jusqu’aux folles rives de la cour du prince ou du roi. Certes tout autrement qu’aujourd’hui, il a rencontré, considéré et aimé les gens de tout le peuple à qui il savait se faire disponible. « La maison d’un évêque doit être comme une fontaine publique où les pauvres et les riches ont également droit d’approcher et de puiser de l’eau” rapporte un témoin.

Sa force  réside en la qualité de son écoute et de son accueil. Sa capacité d’admiration est impressionnante vis à vis des petites gens de la montagne : «Dieu, “je l’ai rencontré... parmi nos plus hautes et âpres montagnes où beaucoup de simples âmes le chérissaient et adoraient en toute vérité et sincérité...” Et lorsque en pleine guerre de religion il n’a de cesse de braver les interdits pour ouvrir les livres à l’index afin de dialoguer avec les «hérétiques», et qu’il finit par reconnaître parmi ces derniers de véritables « Théotime » parfois  plus authentiques que certains catholiques… cela pourrait inviter, aujourd’hui dans l’agir politique à un climat fait de volonté et de conviction et en même temps de respect et d’émerveillement de l’autre fusse-t-il d’un adversaire.

Oui, hier F de Sales dans un contexte et un tissu social différent  du nôtre en ce XXIème siècle fondait son action sur une parole qu’il veut audible et compréhensible par tous; son action était toujours en regard « des gens qui vivent dans la presse du monde”. Quand il les regroupait, non pas en associations, on disait “confréries” à l’époque, c’était pour un vivre ensemble, « créer des foyers rayonnants dans un peuple chrétien dont la vie sociale n’a pas à se couper de la foi et de la vie ecclésiale. »

Hier comme aujourd’hui  les souffrances dues aux divisions meurtrières étaient vives. Sa conviction, son action, sa passion n’ont-elles pas toujours consisté à travailler à l’unité et réconciliation: une action marquée par la recherche de la vérité dans un dialogue empreint d’une ardente charité fraternelle.

« On pourrait bien appliquer à François de Sales le titre d’“expert en humanité” que Paul VI revendiquait pour l’Eglise. Car, dans l’effervescence intellectuelle de son temps qu’il observait avec sympathie, François de Sales savait opérer un discernement lucide: il est pénétré avant tout du respect de l’homme et de sa liberté…. Quel que soit le débat ou la négociation où il était impliqué, on trouvait en lui un conciliateur libre de tout esprit partisan, un homme de paix.
Lorsque son peuple souffre violence, il sait élever la voix et prendre sa défense, peu lui importait d’encourir la critique, du moment qu’il plaçait sans ambiguïté ses paroles et ses actes dans l’ordre évangélique de la charité. Puisions-nous aujourd’hui, face à l’inquiétude et à la violence, face à trop d’atteintes à la vie et à la dignité humaines, mériter pour notre service épiscopal le titre que de simples fidèles donnaient à François de Sales: “l’auteur de la paix !”
 Jean Paul II Discours aux Evêques de France Lyon (France), 6 octobre 1986 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

S’engager ?

 Je, tu il, elle, nous, vous ils, elles….
Non, je ne récite pas ma leçon de grammaire apprise sur les bancs de l’école !
Je ne fais qu’observer notre société !
Car finalement, le mouvement entre ces pronoms du singulier et du pluriel ne régit-il pas notre façon de vivre avec nos pairs ?

Nous entendons aujourd’hui et nous constatons souvent que nos concitoyens ne veulent plus s’engager : s’engager en politique mais aussi dans le mariage, dans les associations de quartiers ou caritatives, associations de loisirs ou d’entre aide…. S’engager fait peur, s’engager effraie, s’engager ne ferait il plus parti du vocabulaire des générations futures ?

Mais que veut bien vouloir dire ce terme « s’engager » ?

La définition du dictionnaire nous rappelle que s’engager c’est se lier par une promesse, une obligation…. Se lier ! Si je comprends bien, qui dit lier dit être en relation avec d’autres ! Autrement dit, que mon « je » pronom personnel singulier se joignent au « nous » pronom personnel pluriel… ou plus précisément que mon projet personnel prenne corps dans un projet collectif ! N’est-ce pas là le noyau du problème ?  

Dans un projet collectif, je ne suis plus maître à part entière, je suis en mouvement avec d’autres : les idées se confrontent, s’enrichissent mais aussi parfois la sensation de frustration apparaît : je dois accepter de faire des concessions tout en défendant ce qui me tient à cœur.

Je, tu il, elle, nous, vous ils, elles….
Oui, nous voici dans la période de campagne électorale…  Quelle place pour moi, citoyen quelconque, mais citoyen à part entière ? Comment m’y retrouver dans les promesses, les programmes des différents candidats ? Car je sais bien, que tout candidat, même si au départ il veut être vrai, juste, au service des hommes, intéressé par la collectivité mais désintéressé au niveau personnel, sera soumis à de multiples pressions qui le dépassent… L’élu n’est pas un homme ou une femme aux mains libres, il est souvent coincé, confronté à sa  propre population, confronté à la politique européenne, confronté au monde….

Il risque à tout moment de basculer dans une certaine « satisfaction du pouvoir. »

Tout un défi  pour rester au service des hommes….

Moi citoyen, mon premier devoir n’est-il pas d’abord de ma déplacer aux urnes : voter, me mouiller, trancher, et ensuite rappeler sans cesse aux élus leurs devoirs…

         Je, tu il, elle, nous, vous ils, elles….

Merci à tous ceux qui se mobilisent au quotidien pour rendre la terre plus humaine et plus juste. Souvent dans l’ombre, ils changent le monde. Leur conscience collective me donne l’espérance d’un monde plus fraternel.
Que nos politiques prennent exemple et s’engagent pour notre avenir !
                   Alors bougeons-nous, votons, mobilisons-nous, engageons-nous, de nos petits engagements naîtra un mouvement d’espérance !

Marie-Hélène Jeune Février 2007